PARC DE LA MAIRIE DE CRESSY

HISTOIRE DU PARC DE LA MAIRIE DE CRESSY

Le domaine de la mairie de Cressy est fort ancien, et il est le centre névralgique du village depuis des siècles.
Habité dès la haute antiquité, le parc de la mairie pourrait receler de tessons gallo-romains, mais rien n'est sûr.
C'est dès le 12ème siècle, que ce domaine prendra toute son importance. En effet, au 12ème siècle, l'abbaye de Saint-Lô de Rouen y fonde un prieuré important qui sera desservi jusqu'à la Révolution par des curés-prieurs de l'ordre de Saint-Augustin. Ils sont généralement par deux et parfois plus. Ce sont ces prieurs qui agrandiront le domaine écclésiastiques de Cressy (bois, terres agricoles, domaine du prieuré...).

Après la Révolution, le prieuré s'écroule et la paroisse de Cressy devient une simple cure. Nous ne connaissons pas le visage de la bâtisse du prieuré, mais le presbytère que nous connaissons aujourd'hui dont la construction a débuté avant la Révolution, en reprend sûrement certaines parties. Les curés de Cressy y vivent de façon autonome. Four à pain (aujourd'hui disparu), étables, écuries (seule dépendance encore existante du domaine presbytéral), magnifique jardin de curé aujourd'hui disparu et qu'on mériterait de réhabiliter, verger... Les curés avaient le nécessaire à leur portée.

Mais au début du 19ème siècle, le domaine du presbytère failli être morcelé. En effet en 1804 par exemple, il est question de louer la masure et les bâtiments ruraux du presbytère indépendamment de la volonté du curé. Heureusement, la commune de Cressy s'est toujours opposée au morcellement de cette grande et belle parcelle.
Une nouvelle demande de location d'un fermier sera faite en 1805. Le curé opposé à celà, ira jusqu'à envoyer une pétition au receveur des domaines.
Puis en 1841, cette fois-ci, c'est la commune qui propose de distraire 20 ares de terrain et un corps de bâtiment de 12 mètres environ sis sur la masure presbytérale, afin d'y construire une école. Le conseil de Fabrique s'opposa fermement à cette demande afin de conserver l'intégralité des biens du presbytère.
Cette demande sera renouvelée le 27 mai 1862. Le conseil de Fabrique s'y oppose une nouvelle fois du fait que la masure presbytérale ne fait que 63 ares et 70 centiares sans le jardin.
Aussi, et celà prouve l'attachement depuis des siècles des Cressois à leur patrimoine commun: une enquête de 1850 montrait que les paroissiens étaient contre le morcellement du domaine du presbytère.

Durant le 20ème siècle, une partie du domaine sera loué à un éleveur afin d'y mettre des vaches. Celà avait son charme. Mais, le presbytère n'était plus réellement mis en valeur.
Jusqu'en 1992, la bâtisse fut occupée par un curé: l'abbé Lourier. A son décès, l'archevêché de Rouen décida de ne pas renouveler le bail qui lui était accordé pour le presbytère. Alors, la commune décida de s'occuper du devenir de la bâtisse. Divers projets étaient présentés (gîte rural, locations en divers logements, maison de retraite), mais celui d'y installer la mairie et la bibliothèque municipale fut aisément retenu. C'est donc en 1995, lors de l'inauguration de notre nouvelle mairie, que les Cressois ont pu découvrir les somptueuses boiseries de l'intérieur du bâtiment, ainsi que le nouveau visage de l'ancien presbytère, méconnaissable de part sa restauration. Maintenant, la commune aménage petit à petit ce parc dédié à la flânerie, à la détente et aux sports.
Aujourd'hui, le cadre de la mairie, de l'église et du parc conservé intégralement depuis des siècles, fait la fierté de tous les Cressois. Quel chance avons-nous là!

La mairie aujourd'hui et le presbytère en 1860 (peu de changement hormis la disparition des deux grandes cheminées, et d'une fenêtre)

Plan du domaine du presbytère datant de 1860 et dessiné par l'abbé Anquetil, alors curé de Cressy. A noter la petite surface du cimetière, et la présence d'une très grande mare.