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CRESSY ACTUALITES
4 novembre 2016

Balade en pays de Caux

Quiétude et authenticité du pays de Caux

« J'aime ce pays et j'aime y vivre parce que j'y ai mis mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même ».

Sans doute est-ce Guy de Maupassant lui-même qui s’exprime à travers le narrateur de sa nouvelle Le Horla. Né au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques (ouvert à la visite), tout près de Dieppe, Maupassant a chanté à plusieurs reprises le pays cauchois, sa terre généreuse,    ses paysans et ses villages

Avec ses collines, ses champs de blé et ses verts pâturages où paissent les fameuses vaches normandes, le pays de Caux semble n’avoir pas bougé depuis le XIXe siècle, ce qui lui confère tout son charme. La culture du lin, le tissage et les foires agricoles n’ont pas disparu de la vie cauchoise.

Aux portes de Rouen débute un paysage très rural, qui respire la quiétude et une prodigalité toute simple qui n’ont rien à voir avec les extravagances bourgeoises de Deauville et Cabourg. Le pays de Caux, qui sait prendre le temps de vivre, convient parfaitement à une pause le temps d’un week-end.

Jumièges, l’abbaye romantique

En route, il faut absolument faire une halte à l’abbaye de Jumièges, au nord de la vallée de la Seine. Cet endroit magique a séduit des générations de voyageurs, à commencer par les Romantiques, dont Victor Hugo. Et pour cause…

Aujourd’hui en ruines, cette abbaye à l’histoire tumultueuse semble sortie d’un tableau de Friedrich. Elle fut fondée au VIIe siècle, incendiée par les Vikings, consacrée au XIe siècle en présence de Guillaume le Conquérant puis laissée à l’abandon et rachetée par de riches bourgeois après la Révolution de 1789. 

Même en ruines, l’abbaye, avec ses deux tours de 46 mètres toujours debout, demeure majestueuse. On imagine la magnificence d’antan, l’amplitude de la nef (25 mètres de haut), les chapelles gothiques, les voûtes, le cloître, le déambulatoire, tous gagnés désormais par les herbes folles et les oiseaux.

L’abbaye se trouve dans un cadre magnifique : un parc à l’anglaise dessiné au XIXe siècle par le maître des lieux d’alors, un riche marchand normand. En contrebas, la Seine déroule paresseusement ses méandres. Bref, un endroit à part, dont on peut compléter la visite par celle de l’abbaye Saint-Wandrille, toujours habitée par des moines, à quelques kilomètres de là.

Falaises de la Côte d’Albâtre

Vous êtes venus pour elles. Les voici, ces fameuses falaises blanches auxquelles la Côte d’Albâtredoit son nom. Un étonnant paysage, tout de même, avec le plateau de Caux qui s’interrompt brusquement, formant une muraille de calcaire pouvant s’élever jusqu’à 120 mètres au-dessus de la mer. La plus belle portion s’étend d’Étretat au Tréport sur une centaine de kilomètres, trouée ça et là par des vallées où se nichent villages et villes. 

La côte est longée par une petite route d’où l’on peut jouir de beaux panoramas. Si vous aimez la randonnée, le GR 21, pas bien difficile à faire entre Étretat et Le Tréport, est un must. Impossible d’ignorer l’incontournable Étretat avec son aiguille de craie et la splendide arche de sa porte d’Aval, que Maupassant comparait à une trompe d’éléphant plongeant dans la mer.

De Saint-Valéry-en-Caux à Dieppe

Moins connue, la côte entre Saint-Valéry-en-Caux et Dieppe, où les demeures en brique du Nord supplantent peu à peu le chaume normand, est tout aussi intéressante que les environs d’Étretat.

Mention spéciale pour le petit village de Veules-les-Roses avec son adorable église, sa grande plage au pied des falaises et le plus petit fleuve de France (1 km de long !), la Veules, qui le traverse. 

Varengeville-sur-Mer, avec ses jolies demeures bourgeoises, mérite une halte pour deux curiosités : un émouvant cimetière marin où est enterré Georges Braque, et le parc du Bois-des-Moutiers planté d’espèces rares (rhododendrons de l'Himalaya, azalées de Chine, eucryphias du Chili, érables du Japon...). Au milieu du parc s’élève l’une des seules maisons construites à la fin du XIXe siècle en France dans le style « Arts & Crafts », l’équivalent britannique de l’Art nouveau. 

Quelques kilomètres plus loin, un mémorial en contrebas du château-musée de Dieppe rend hommage au sacrifice de 5 000 soldats canadiens tombés le 19 août 1942 lors de la première tentative de Débarquement.

Cette répétition du 6 juin 1944 fut l’un des épisodes les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale. Le pays de Caux, ne l’oublions pas, ne fut pas toujours un paisible petit éden champêtre…

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